mardi 24 novembre 2009
Prévenir les douleurs du cou lors de l'assurage
Qui n'a jamais eu mal au cou à force d'assurer un grimpeur en prise depuis 20 minutes avec un passage délicat dans un dévers, 15 mètres pile à notre verticale, sans jamais pour autant faire quoi que ce soit pour y remédier, si ce n'est cesser de regarder ledit grimpeur ?
Le site kinescalade.com consacre un article aux cervicalgies et aux différentes façons de prévenir les douleurs et les lésions du cou, dont notamment une étonnante paire de lunettes, d'ores et déjà testée par nos déjà ultras connus rédacteurs de Pofroad.
Faites le test de la prévention proposée par kinescalade : ouvrir le thorax afin de modifier la position générale de la colonne vertébrale. Étonnant de simplicité et d'efficacité, même devant son PC.
Un autre petit truc très simple et pas cher : en tant qu'assureur, vous n'êtes pas fixés au sol. Il vous suffit parfois de faire quelques pas de côté pour modifier un peu votre position et vous soulager un peu le cou.
jeudi 12 novembre 2009
Fonte des glaciers : bien plus qu'une perte écologique
Au-delà de priver les alpinistes d'un terrain de jeu convoité, cela a évidemment des incidences écologiques graves et le niveau des glaciers, étroitement surveillé, est notamment un indicateur sans faille du réchauffement climatique.
Mais au-delà des effets malheureusement bien connus de la fonte des glaces, il y en a de plus inattendus :
Au Kenya, il existe une montagne dont les neiges éternelles étaient si belles, que certains se prirent à croire que c'était la maison de Dieu. Mais suite au réchauffement climatique, les neiges ont commencé à fondre; la communauté ne s'est pas simplement mise à manquer d'eau; elle s'est mise à perdre la foi. La maison de Dieu fond: où est Dieu?
Au fond, qu'importe que les disparitions soient biologiques, géographiques ou culturelles. Elles restent définitives, et irréversibles. Pour certaines, il est déjà trop tard. Pour d'autres, on peut encore agir...
lundi 9 novembre 2009
Contrôlez vos longes Mammut Via Ferrata Y
Dans un communiqué, Mammut demande à ses clients de faire un contrôle visuel très simple sur leur produit, permettant ainsi d'exclure tout risque.
vendredi 6 novembre 2009
Risque d'ouverture des baudriers (2)
J'ai moi-même réalisé quelques tests sur des baudriers dont voici la liste (certains m'ont été confié par PitchOu, que je remercie au passage) :
- Le Soleus d'Edelrid,
- Le Focus de Mammut,
- Le R320 d'Arc'Teryx,
- Le Corax de Petzl (dans une version qui date de 2000, à peu près),
- Le Focus SA de Black Diamond.
- Le baudrier à vide (sans être sur moi) et les sangles en dehors des élastiques de maintien,
- Le baudrier à vide (sans être sur moi) et les sangles dans les élastiques de maintien,
- Le baudrier sur moi et les sangles en dehors des élastiques de maintien,
- Le baudrier sur moi et les sangles dans les élastiques de maintien.
- Le R320 de Arc'Teryx a ses bouts de sangles qui sont cousues vers l'intérieur du baudrier, ce qui peut venir faire appui sur la partie abdominale, et favoriser l'ouverture du système. C'est le seul baudrier sur lequel j'ai réussi à reproduire l'ouverture sans que le baudrier soit sur moi et sans que les sangles soient maintenues par les élastiques de maintien,
- Le système de fermeture du Soleus est le seul sur lequel j'ai réussi à déserrer de façon significative la partie abdominale, mais sans que le système s'ouvre totalement, quand je portais le baudrier sans que les sangles soient passées dans les élastiques de maintien. La petite couture présente sur la sangle est systématiquement venu empêcher l'ouverture totale du système.
De plus, et c'est assez évident, mais il est important de le signaler, si le baudrier est correctement serré dès le départ, le risque de relâchement de la sangle abdominale est infime, alors qu'il devient plus facile de provoquer le déserrement de la sangle si elle est un peu lâche au début du test et, ce, que le baudrier soit à vide ou sur le grimpeur.
Pensez donc à vérifier que votre baudrier soit correctement serré, et que les sangles soient correctement passées dans les élastiques de maintien. Cela évitera des incidents désagréables...
jeudi 5 novembre 2009
Quid d'un Brevet d'attestation à la pratique de l'escalade ?
Néanmoins, ces deux incidents rapprochés reflètent pour moi un problème bien plus profond que la simple inattention de 2 grimpeurs, manque de vigilance dont nous pouvons tous être victimes un jour. On le voit tous les jours dans les salles et les associations, de nombreux pratiquants de l'escalade ne sont pas suffisamment formés et au courant des techniques de sécurité de base. Je ne vous parle pas de mettre en place un relais sportif sur dégaines à 150 mètres au-dessus du sol, je vous parle de simplement maîtriser l'encordement et l'assurage en moulinette.
Je suis moi-même encadrant au sein du CAF de Lille, et j'interviens régulièrement dans nos salles pour former les nouveaux arrivants et rappeler les consignes à ceux qui ont la mémoire courte. Ces rappels, nous devons les faire à chacun de nos encadrements, et pas seulement une fois de temps en temps.
Par déformation, je jette toujours un coup d'oeil dans les salles privées où j'évolue, et où chaque grimpeur est libre de pratiquer l'escalade, sans avoir à justifier d'une quelconque connaissance des techniques de sécurité. Plus régulièrement encore que dans notre club, j'y vois des noeuds qui ne sont pas correctement vérifiés, des assureurs qui discutent alors que leur grimpeur s'époumone à leur rappeler d'avaler les 5 mètres de mou, et plus souvent encore des grimpeurs qui, leurrés par l'apparente sécurité des systèmes auto-freinants, ne tiennent plus la corde, voire ont complètement oublié la gestuelle de l'assurage sur des systèmes plus classiques, comme le Huit ou le Reverso.
A ma connaissance, la législation française est ainsi faite que les salles privées ne sont pas obligées de vérifier les connaissances des grimpeurs évoluant entre leurs murs. Généralement, le grimpeur assume l'entière responsabilité en cas d'accident. Votre ticket d'entrée n'est ainsi qu'une location temporaire du mur et de ses prises, sans plus.
J'ai beau avoir tendance à reprocher aux salles de ne pas faire un tour de temps en temps parmi les grimpeurs pour vérifier leurs comportements, je ne vois pas comment elles peuvent avoir les moyens de vérifier chacun des pratiquants, ce qui implique notamment d'avoir un Brevet d'Etat présent en permanence. Il suffit de voir le nombre de grimpeurs évoluant dans une salle pour comprendre.
En Belgique, un système de brevet, que l'on peut comparer à notre Brevet de Sécurité Routière, a été mis en place : le Badge Safe Control. Chaque grimpeur doit passer un rapide examen afin de démontrer sa connaissance des techniques de sécurité de base, lui permettant d'évoluer sereinement dans une salle. Sans abonnement ou sans ce brevet, un grimpeur ne peut pas évoluer dans une salle privée. Ce n'est pas une assurance, ce n'est pas un diplôme, il s'agit simplement d'une attestation comme quoi le grimpeur sait s'assurer et assurer.
Son obtention est simple : 10 min d'examen gratuit par une personne qualifiée, aux heures de permanence de la salle en question.
Le dispositif est simple et permet, à mon sens, de limiter un grand nombre d'accidents impliquants des débutants. De plus, une personne non qualifiée peut facilement refuser l'entrée d'un grimpeur s'il ne dispose pas de ce brevet.
Bien sûr, cela impose d'avoir un diplômé d'état tenant des heures de permanence, diplômé qu'il faut payer. Mais combien coûte votre assurance de responsabilité civile ? Combien coûte l'intervention des pompiers ? Combien coûtent vos soins à l'hôpital et votre rééducation ? Combien coûtent les pompes funèbres ?
Certains diront qu'une telle mesure va à l'encontre de l'esprit de liberté sur lequel toute la philosophie de l'escalade est basé : "encore une loi vous empêchant de pratiquer le sport que vous aimez". Mais on ne vous parle ici que des salles privées, voire des associations, et n'allez pas me dire que vous retrouvez ce sentiment de liberté tant convoité, confiné entre 4 murs. Libre à ceux qui le souhaitent d'aller s'exploser les talons en falaise...
A quand un dispositif similaire en France ?
mercredi 4 novembre 2009
Au-Delà de Grenoble (actualisé)

mardi 3 novembre 2009
Les petits détails ont de grandes conséquences
- L'assureur vérifie le noeud du grimpeur (bien fermé ? sur les 2 pontets ?),
- Le grimpeur vérifie le système d'assurage de son assureur (corde bien en place ? mousqueton correctement placé et fermé ?),
- Le grimpeur signale à son assureur qu'il part, l'assureur lui répond pour lui signifier qu'il a bien compris.
- L'assureur reste constamment concentré sur son grimpeur,
- L'assureur ne discute pas avec son entourage,
- L'assureur tient constamment la corde avec ses mains, y compris s'il utilise un système auto-freinant, aucun système auto-bloquant n'existant dans ce bas-monde.
- L'assureur modère l'allure de la descente du grimpeur,
- L'assureur fait particulièrement attention à l'arrivée au sol, et ne lâche jamais le grimpeur, même (et surtout) au raz du sol,
- Le grimpeur et l'assureur vérifie que personne ne se trouve sous la ligne de descente du grimpeur.
lundi 12 octobre 2009
Ouverture de voie (3)
- Pensez aux petits, en particulier les élèves qui peuvent éventuellement utiliser le mur. Evitez les mouvements de trop grande amplitude. Préférez des gestes techniques un peu plus compliqués que des mouvements dynamiques, voir des jetés de psychopathes... Une bonne technique pour jugez de la bonne distance pour les petits est de voir si votre coude touche l'emplacement sur lequel vous souhaitez placer la prise. Ce sera parfois trop court, parfois pas...
- Pensez aux grimpeurs en tête, ils ne sont pas là pour engager, et se prendre un plomb de 6m parce que vous n'avez pas pensé à faire passer votre voie par les plaquettes... Personnellement, j'essaye de mettre une prise qui tient bien au moment où ils sont supposés clipper, en particulier dans les voies destinées à apprendre la grimpe en tête. De même, une très bonne dernière prise n'est jamais désagréable. Quoi de plus frustrant que de ne pas arriver à clipper la corde au relais, après avoir enchaîner toute la voie ? Le but n'est pas de mettre un piège à ce moment précis...
- Une fois que vous terminé votre voie, refaites le tour de toutes les prises afin de serrer correctement les vis. Et n'hésitez pas à refaire un tour après les premières répétitions. Il y en a toujours qui bougent un peu. Au fait, vous avez pensé à utiliser les bonnes vis pour les prises ?
vendredi 25 septembre 2009
Qui veut le programme de l'été 2010 ?
mercredi 23 septembre 2009
Risque d'ouverture des baudriers
Le jeu de mises sous tension/hors tension successives sur ce type de fermeture pourrait entraîner l'ouverture complète de la sécurité. Il semble que cela soit arrivé à deux personnes dans des conditions assez similaires.
Bien que la probabilité que cela arrive soit faible, et que le danger est mineur si cela survient sur l'une des deux cuissardes (bien que parfaitement désagréable à vivre), la question prend un autre enjeu en ce qui concerne la ceinture abdominale...
L'un des moyens de sécuriser ce problème (tout du moins en partie), est de s'assurer que le mou supplémentaire de la sangle soit bien passé dans les élastiques (ou autre système suivant le baudrier) servant normalement à éviter que la sangle ne se balade un peu partout. Il faut bien entendu s'assurer de cette disposition pour chacune des sangles de votre baudrier préféré.
PitchOu, disposant de nombreux modèles de baudriers, avec des formes de boucles auto-bloquantes différentes, va faire quelques petits tests de son côté. Je vous tiendrais au courant dès que j'en sais plus.
Merci à PitchOu pour l'information.
mardi 22 septembre 2009
Ouverture de voie (2)

lundi 21 septembre 2009
Que la Montagne est belle !
Le CAF de Lille se devait de participer à cette opération en proposant un week-end à Freyr, composé d'une phase de sensibilisation au milieu montagnard, et bien entendu, de grimpe sur le réputé spot belge.
Vous pouvez vous inscrire auprès du CAF de Lille, durant notre permanence du jeudi de 20h à 22h ; soit en vous rendant sur place (42, rue Gantois, 59000 Lille) soit en téléphonant au 03.20.30.74.03.
Protégeons notre terrain de jeu !
jeudi 10 septembre 2009
L'Euphorie des Cimes
mercredi 9 septembre 2009
Ouverture de voie (1)
Dans le cadre de la rentrée du CAF de Lille, nous avons décidé de démonter entièrement les prises de notre mur principal et de ré-ouvrir l'ensemble des voies, dont certaines existaient depuis sa création, quelques années auparavant. L'occasion pour moi de créer une série de billets expliquant comment ouvrir des voies tout en m'appuyant et présentant notre expérience de grande ampleur.
C'est le plus joli mur dont dispose le CAF de Lille, dans le cadre de son activité de club. C'est aussi le plus fréquenté. Ce qui complique considérablement la tâche des ouvreurs, déjà peu nombreux à être réellement actifs, afin d'opérer régulièrement et en toute sécurité (pour eux, et pour les grimpeurs). Nous avons donc décidé de profiter du contexte de la rentrée pour décaler l'ouverture de la salle d'une semaine et de nous retrouver tous les soirs dans la salle de François Coppée afin de ré-ouvrir l'ensemble du mur.
Qu'est-ce quoi qu'est qu'ouvrir une voie ?
En milieu naturel, ouvrir une voie c'est parcourir une partie de falaise (ou de montagne) qui n'a jamais été pratiquée auparavant. Lorsque vous ouvrez une voie en extérieur, vous êtes donc le premier, et vous bénéficiez généralement d'une bonne réputation, en particulier pour les voies difficiles ou engagées. Les répétiteurs sont ceux qui reproduisent l'itinéraire d'une voie qui a déjà été ouverte.
En Structure Artificielle d'Escalade (SAE), ouvrir une voie consiste à poser l'ensemble des prises qui constituera la voie. Toute comme en extérieur, vous aurez le droit de lui donner un nom et de proposer une cotation, qui sera, ou non, validée par les répétiteurs.
Le démontage du mur.
Le premier soir de la semaine de notre grande opération Ouverture, nous avions décidé de le dédier au démontage de la plus grande majorité des prises du mur. Cela devait nous permettre plusieurs choses :
- Nettoyer l'ensemble des prises, dont certaines commençaient sérieusement à perdre de leur éclat,
- Regrouper toutes les prises afin de former de nouveaux jeux pour faire des voies totalement différentes (tout au long de l'année, nous avions plutôt tendance à démonter une voie et la ré-ouvrir ailleurs avec un jeu de prises très peu modifié, ce qui ne favorise pas forcément la nouveauté),
- Réorganiser totalement le mur, en remaniant les jeux de couleurs de façon à ce que le tout soit plus clair.
C'est donc avec une bonne humeur certaine que nous nous sommes tous retrouvés lundi, que nous avons échangé nos souvenirs de vacances et que nous nous sommes mis à la tâche : 5 grimpeurs ont passé près de 2 heures à démonter les prises, pendant que 5 autres personnes se relayaient pour les nettoyer.
Pour le démontage du mur, prévoyez de quoi vous assurer (cf. le billet suivant sur le sujet), un jeu de tournevis correspondant aux vis que vous allez retirer et un grand sac recueillant les prises. Assurez-vous bien que le sac soit suffisamment solide pour contenir toutes les prises. Veillez également à le vider régulièrement, à l'aide d'une personne restée en bas.
Note : si vous effectuez le démontage de l'ensemble d'un mur, assurez-vous de conserver suffisamment de voies faciles vous permettant de reposer les cordes en haut des voies (vous en aurez besoin plus tard pour ouvrir les voies). Dans certains cas, le mur est équipé de cordelettes qui permettent de placer les cordes sans avoir à grimper.
Le nettoyage des prises.
Là, Jean-Noël a fait toute la différence. Il nous a rejoint avec tout l'attirail du Nettoyeur :
- 1 grande poubelle étanche,
- 1 grand panier (type bac à linge) disposant d'ouvertures importantes et rentrant dans la poubelle,
- Une bouteille d'acide,
- 1 brosse à poils durs.
Le principe est simple : remplissez la grande poubelle avec de l'eau chaude (ce qui accélère le séchage) et un peu d'acide (je ne connais pas le dosage, mais il n'en faut pas beaucoup). Remplissez ensuite le panier de prises, et plongez-le dans la poubelle de façon à ce que toutes les prises plongent dans l'eau. Faites faire plusieurs tours au panier pour bien brasser les prises, puis sortez-le et rincez les prises afin que l'acide ne vous ronge pas les mains. Prise par prise, vérifiez qu'un petit brossage ne soit pas nécessaire pour terminer le nettoyage. Mettez les prises à sécher.
Certains produits spécifiquement dédiés au nettoyage de prises existent sur le marché : il supprime la magnésie ainsi que les traces de gomme. Je vous laisse chercher les fournisseurs sur le net.
Dans le prochain billet, nous verrons comment préparer l'ouverture d'une voie : prévenir les risques liés à l'ouverture, choisir ses prises, s'auto-assurer.
vendredi 4 septembre 2009
Premier article sur les Dossiers de ligne2vie

Grande nouvelle !
Depuis le temps que j'y réfléchis et que je ressasse le projet dans ma tête, ça y est : le premier article des Dossiers de ligne2vie vient d'être publié, ce qui lance officiellement par la même occasion cette nouvelle partie du site. Et ce n'est rien de moins qu'une vidéo d'apprentissage...
Vous pouvez désormais apprendre à vous encorder à l'aide d'un Double Huit. Simple mais efficace pour un début. Le travail du rappel ou du relais viendra plus tard, quand je maîtriserai la caméra et le montage vidéo.
Ne vous formalisez pas pour la forme du site : c'est moche, et ça le restera probablement. Je n'ai ni le temps ni l'envie de me replonger dans la mise en place d'une plateforme complète. La solution Google Sites est rapide et suffisamment efficace pour héberger un contenu auquel je préfère me consacrer : produire des vidéos claires et ayant un réel intérêt pour les grimpeurs de la toile.
Libre à vous de commenter et de proposer de nouveaux sujets d'articles et de vidéos !
lundi 24 août 2009
Qu'est-ce que l'alpinisme aujourd'hui ?
La Montagne se démocratise, pour le bien de tout un chacun, mais aussi pour le déclin de certains sommets, voire vallées.
A juste titre ou non, ces changements de comportement et de fréquentation inquiètent, questionnent et provoquent des débats. Certains voient dans ces modifications la perte de l'alpinisme classique (celui de l'Âge d'Or des années 50-60 où des grands noms tels que Gaston Rebuffat et Ricardo Cassin réalisaient de grands exploits), tandis que d'autres y voient l'avènement de l'alpinisme pour tous. Les enjeux économiques et écologiques, dans un sens comme dans l'autre, ne sont bien sûr pas exclus de ces débats, et pondèrent considérablement les motivations des professionnels.
Le site www.info-montagne.com rapporte l'organisation de l'un de ces débats par l'OPMA, qui souhaitent aborder le thème des évolutions récentes de l'alpinisme, et de la direction que les montagnards d'aujourd'hui souhaitent lui donner. Je vous recommande particulièrement la lecture de l'annonce de ce débat, qui illustre particulièrement les différents points de vue possibles.
Notez une fraction de définition de l'alpinisme que propose l'introduction de cette lettre : elle se pratique dans des "espaces où le prix à payer est celui de l'autonomie et du risque".
Quid de l'autonomie et du risque (et donc de l'alpinisme que nous connaissions il y a quelques années et qui survit peut-être encore aujourd'hui) si l'aseptisation de l'environnement, jusque-là cantonnée aux salles artificielles, gagne en altitude sous la pression économique ?
samedi 22 août 2009
La Montagne, ça vous gagne
Pendant mes récents congés estivaux, j'ai donc allègrement profité de l'organisation de stages d'alpinisme encadrés par les bénévoles du Club Alpin Français. Membre et encadrant de ce club historique depuis maintenant plus de 2 ans, mes récentes formations dans le domaine de l'escalade m'autorisent à sauter la case Initiation, et je suis donc directement passé à l'étape Perfectionnement Alpinisme, dont le stage, plus court mais aussi plus dense, a pour objectif de vous rendre autonome en Montagne. Je n'avais pas la prétention de faire l'Everest dans la foulée, mais pouvoir partir sereinement avec des amis sur des courses faciles me semblait un objectif tout aussi raisonnable que motivant.
Un sac bien chargé (14 kg à la balance) sur le dos, me voici donc parti pour Aussois, camp de base du CAF Lille pour l'année 2009.
Le stage se découpait ainsi : 4 jours de différentes écoles et courses pour toucher un peu à tous les différents milieux que propose la Montagne, et ainsi nous faire découvrir les différentes techniques associées.
Les différents ateliers devaient se composer :
- D'une École de Rocher, avec l'escalade d'une voie simple (dans le III) en accord avec les techniques propres à l'alpinisme : encordement avec anneaux de buste, progression en corde tendue, mise en place de protections directement sur le terrain,
- D'une École de Neige, avec l'apprentissage des différentes techniques pour s'arrêter en cas de chute et de la mise en place de corps morts, afin de permettre le mouflage de votre compagnon de cordée en cas de besoin,
- D'une École de Glace, avec l'apprivoisement des crampons et du piolet pour la progression, et le maniement des broches à glace, également dans l'optique de mise en place de mouflages.
Le couronnement du stage devait être les deux courses prévues les deux derniers jours :
- L'ascension de la Grande Glière, un 3392m de rochers uniquement,
- La traversée des Dômes de la Vanoise, reliant les refuges du col de la Vanoise et de l'Arpont, une magnifique mais longue randonnée glacière, passant notamment par le col de Chasseforêt à 3500m.
Je savais avant de commencer le stage que j'étais un peu juste physiquement : je pratique très régulièrement l'escalade, mais je ne marche et cours finalement que peu (voire pas) et je n'ai pas eu le temps de me préparer avant de partir en congés. Je savais donc que j'allais souffrir, et que le poids du sac jouerai un rôle déterminant dans ma perte. Je n'ai pas été déçu ! Mais le stage m'a cependant également permis de repousser mes limites : 2 fois 13 heures de courses en deux jours, avec un total de 25 km parcouru en terrain montagneux (chemin, glacier, moraine, ...), pour 1500 mètres de dénivelé positif et 2500 de négatif. Je ne sais toujours pas comment j'ai réussi à terminer sur mes jambes...
Néanmoins, ces petits désagréments ont permis de mettre en évidence quelques grands points importants, qu'il convient de préparer attentivement avant et pendant la course, notamment pour ceux qui débutent dans ce sport :
- La formation : ne partez jamais en Montagne sans avoir eu une formation préalable, ou sans être accompagné d'un guide. Vous pouvez vous documenter sur pas mal de chose, via Internet ou certains livres, mais rien ne remplace le savoir des anciens et la mise en pratique, en sécurité,
- Le poids de l'équipement : je ne suis pourtant pas un Monsieur Gadget, mais il faut bien le reconnaître, je vais me lancer dans une course à l'équipement le plus léger. Je vous conseillerai même de différer l'achat d'un matériel, afin d'économiser un peu plus d'argent de poche et de gagner ainsi quelques grammes, quitte à louer du matériel sur place pour pratiquer en attendant de disposer de tout le matériel requis. Chaque gramme compte et chaque élément de confort est un luxe à proscrire. N'achetez pas sur un coup de tête, et cela est aussi valable pour le matériel d'escalade,
- La boisson : j'ai enfin compris l'intérêt du Camel Bag. Quand vous devez enlever vos anneaux de buste, vos sangles et votre sac pour enfin espérer accéder à votre bouteille d'eau, vous regardez d'un air envieux ceux qui se contentent de porter la pipette à leur bouche. Ce détail m'a probablement coûté très cher pendant les 13 heures de marche de la traversée des Dômes de la Vanoise. Attention cependant à contrôler votre niveau d'eau régulièrement,
- L'alimentation : inutile de prendre de quoi manger grassement, c'est un poids excessif inutile. Personnellement, pendant l'effort, rien ne passe vraiment et, de plus, vous aurez peu le temps de faire de grandes pauses. Des barres de céréales, du pain, du fromage de montagne et un peu de jambon fumé seront donc vos meilleurs alliés.
jeudi 20 août 2009
Baisse de la TVA = Nouvelle formule
- Un blog à la ligne éditoriale ciblée. J'ai créé ligne2vie pour vous partager ma vision de l'Escalade à travers les différentes expériences que je vivais quotidiennement, ou presque. Certains évènements de ma vie propre, sans rapport avec le milieu de la grimpe, sont parfois venus s'intercaler entre les dossiers techniques et les articles de présentation de matériel. Désormais, ces petits écarts ne seront plus ! ligne2vie reste cependant intimement lié à ma propre existence, et la ligne éditoriale du blog s'en trouvera forcément affectée. Mon entrée récente dans le monde de l'Alpinisme en est le parfait exemple...
- Une partie Web destinée à herbéger ce qu'un blog ne peut pas : des articles techniques valables longtemps dans le temps, des cours sur les manipulations de cordes, des références vers d'autres sites, et bien d'autres choses... Le tout dans des formats aussi variés que ce le Web propose : textes, photos et même vidéos ! Cette nouvelle partie, plus longue à mettre en place que la nouvelle version du blog, verra le jour un peu plus tard, et pourra éventuellement être alimentée par d'autres que moi.
- De nouvelles plateformes d'hébergement. Mon ami Damien avait jusqu'à présent réussi à supporter mon éternelle exigeance de performances, mais les nouvelles fonctionnalités requises par ces différents changements requièrent des plateformes plus complètes que ce que j'avais développé moi-même jusqu'à présent. J'ai donc craqué et cédé aux sirènes du monde Google : le blog passe sous Blogger, tandis que la partie Web sera hébergée sous Google Sites. Rien de professionnel derrière tout ça, ligne2vie restant animé sur mon temps personnel, mais disponibilité, gratuité et facilité de mise en place sont autant d'avantages indéniables de ces 2 solutions. Les anciens billets du blog seront peu à peu réintégrer dans la nouvelle mouture...
vendredi 19 juin 2009
Grimper tout là-haut...
Il y a quelques jours, après un arrêt de la pratique escaladistique pendant près d'un mois (pour d'excellentes raisons au demeurant), je me trouvais assis sur un tapis, au pied d'un bloc, à regarder ce qui m'avait tant manqué et à écouter la conversation des autres :
L'inversée ! L'inversée qu'j'te dis ! La main gauche maintenant ...
Quelques bribes de discussion qui me semblaient être d'un autre monde :
... Je reviens de Grèce, Kalymnos est vrai superbe. Il y a un rocher de dingue là-bas, ça accroche comme pas possible. 4 jours de falaise d'affilé, c'est vraiment extraordinaire... Et puis le Soleil, ça change de la salle...
Là, assis, sur le tapis, un peu en retrait, après une si longue période d'abstinence, je me suis senti un peu comme un débutant, arrivant dans un monde inconnu, et je me suis dit : "Les grimpeurs font vraiment partie d'une élite."
Aussitôt, je me suis aperçu de l'absurdité et de la prétention de la chose. Une élite... Pourquoi les grimpeurs peuvent-ils bien être meilleurs et en quoi ?
En rien.
Pas plus que les hockeyeurs ou les chanteurs d'opérettes. Et pourtant, assis sur ce tapis, à contempler ce monde dont j'étais devenu un peu étranger tellement je m'en étais déconnecté, j'étais persuadé qu'il se cachait là quelque chose de fort, de suffisamment important à mes yeux pour que je puisse oser penser une telle chose... De quoi m'obséder et retourner la chose en tout sens pendant ces quelques jours...
Aucune notion de performance en réalité dans ce terme, aucune notion de supériorité ; en aucune façon... Au contraire, la salle, la falaise, et à plus forte raison la montagne, j'imagine, vous apprennent l'humilité.
Point d'élite donc.
Simplement un groupe, un univers à part (au-dessus des autres pourrait convenir si l'on n'en gardait que la métaphore de la hauteur ...), une bulle invisible qui englobe ceux qui ont souhaité y entrer et qui ont la chance d'y découvrir ce qu'ils y sont venu chercher : soi-même, avant tout. Une bulle qui n'est pas fermée et qui accueille tous les curieux. Car point de passeport d'entrée. Point de qualification avec un niveau minimal requis. Point de preuve à faire. Rien que le plaisir de grimper, l'amour du rocher et de l'effort, pour faire partie de cet univers.
Aucune élite donc.
Simplement un groupe de personnes, de toutes origines, de tous milieux, qui ont la chance, l'opportunité de voir ce que finalement peu de personnes ont la chance de voir : la vue du haut. De savourer la lente ascension vers le sommet de la voie. De comprendre que le plus haut point n'est que la cerise sur le gâteau, et que c'est la route qui y mène qui importe... car chaque prise vous en apprend un peu plus. Il suffit de savoir regarder et de se laisser envahir...
Aussi loin vous irez, si vous devez faire partie de ce groupe, de cet univers, vous y viendrez et vous y retournerez quoi qu'il arrive. Car au-delà du sport, c'est une véritable passion qui compose et soude cette secte. Et ses adeptes n'ont qu'une seule prêche : grimper.
Grimper tout là-haut...